Tristesse 61

Triste monde ,au fond de la chambre 61 ,je le regarde livide. Je m'interroge, sur les mots sordides,  les cauchemars morbides,  les écrits de sens vides, des humains de sang,  avides. Ce monde debout mais flasque,  ses envies l'entassent, disgracient,  plus rien en lui ne se redresse .Il a eu la panne de l'âme.

Je quitte le lit ,à la terre je me lie et pour le Moyen-Orient je prie . Aux douleurs des civils je m'associe .Partage mes drames de femme face à l'homme inerte, meurtrie.

A charge de mes mots ...

A la charge de mes mots de me condamner ce soir au silence, à la mort lente car je me suis laissée aller à l'amour ...

 A la charge de mes  mots de me traiter de tous les noms , j'en abusais à souhait pour contempler, m' enivrer du monde , m' extasier et m'évader .Je les ai lâché pour danser, tourbillonner,  chuchoter,  murmurer,  me soûler d'allégresse,  de beauté . Aimer.

 A la charge de mes mots de couper la main qui a caressé,  mordre les lèvres qui ont baisé , mutiler le corps qui s'est donné .

A la charge de mes mots de dire combien je regrette de les avoir déposé sur le corps et dans le coeur de celui qui n'en saisissait pas la tonalité. Il ignorait la joie ,  la poésie et l'humilité.

A la charge de mes mots de pardonner mon avidité de liberté et spontanéité ...Ce qui fait de moi une zélée , une dévergondée peut-être  pas facile à dompter,  néanmoins  je vous dis  MOTS je vous hais, je vous hais,   JE VOUS HAIS , quand il s'agit d'aimer.

Dune de ton ombre ...

  Dora Maar .Assia 2004                                                                                                                                                                                       

                                                                                                                                                                                           

 Je vais me creuser dans les dunes mon amour et quand tu passeras par là,   tu viendras te mouler en moi. 

Pour l'heure je coule, roucoule,  me soûle,  au gré de la houle . Je guette dans chaque ondée ton reflet , dans chaque grain de sable le refrain de ta fable et dans les empreintes  tes pas.

Tu m'as envoyé le soleil mon amour,  mais il ne sait pas s'y prendre comme toi avec mes contours. 

J'ai pris goût à jouer des érosions tu sais !  le vent m'annonçant tes souffles lointains, le blason de sable comme une de tes caresses m'étreint .

Il est dur le désert c'est vrai, mais on va se fondre mon aimé,  tous deux en un  clair-obscur, la lumière aux alentours  mais pas entre toi et moi .

Va continue  cher ton voyage sur terre,  c'est ici que je m'enterre,  dune de ton ombre, soleil par jour sombre. Je t'aime.

                                      Yoshiyuki Iwase.Seins.

Décloisonnez-moi ,pitié !

On a raboté ma carcasse , mes mots s'envolent,  se fracassent sur les pavés témoins jadis de mon allégresse .Pierre par pierre s'éjectent et me menacent de ne point garder en moi cet amour tenace :

"Tu nous fatigues avec tes rêves plein les bottes , tu ne peux avoir habilité au bonheur  on t'a dit ! tu ne vois pas sotte l'abîme ? Tu perds pied et idées .Ton émotion nous incrimine , ton intuition nous assassine , prends les sous tes bras et fabriques toi un toit  ,une loi tiens !.On en voit de toutes les couleurs petite dame , tous ces drames qui se trament empêchent le jour le soleil de filtrer et le soir les étoiles de briller .Ton malheur est léger , tu vas vite oublier , au piétinement on s'est habitué et des amours on en a vu passer , arrêtes  arrêtes tu pleures ? on a déjà assez avec la pluie merde ! allez viens  ramasse tes larmes on va  en faire des fleurs finalement ."

Décloisonnez-moi  , je parle aux pavés ! c'est pas drôle .

Je suis enceinte d'un Amour...

Je suis enceinte d'un amour , je le porte , il me fait mal tellement lourd . On a diagnostiqué des malformations  , faut-il enfanter ou d'un coup avorter ? Besoin d'en finir mais l'envie d'aller au bout me tiraille pour me défaire de cette  sensation pénible qui me hante , celle de n'avoir pas su .

 

 

BONJOUR...

Je me regarde dans la glace , me trouve belle et seule QUEL GUACHIS .

Jouissance et insolence...

J'ai quitté mon quotidien , pris un bain ,  me suis embaumée de la nuit comme parfum et toute nue ,j'avance vers toi mon amour , mais par pudeur ,je recule d'un pas , ne m'en veux pas c'est la première fois que je vois un vrai roi , ni mes froufrous de soie , ni mes seins en joie n'ont su honorer ce désir , désir d'un roi ...TOI.

Mélancolie enivrante ...

Sa vie s'ordonne  autour de son vin , balade hivernale dans les souterrains d'un plaisir inassouvi .Seul stratège qu'il déploie contre le froid de l'ennui .Son verre s'illumine comme un soleil  pour réchauffer ses sens engourdis , l'éblouit  jusqu'à la lie pour que les mots jaillissent , et de ses entrailles saillissent enfin .Il est heureux ,s'embrase d'un joli poème, plus besoin de moi :sa femme ...Faut-il alors  être plus engageante ou me plier à son inspiration débordante ?Peux-tu me le dire , toi ,sa compagne  la mélancolie enivrante ?!

 

C'est dur l'amour , trop dur...

Dîtes- moi , aidez-moi , ai-je raison d'attendre , d'y croire à l'amour ?

On est loin l'un de l'autre , je pensais pouvoir tenir , me contenter du lien virtuel mais c'est dur , trés dur ...L'absence me ronge , me fige , je ne sors plus , je ne vis plus , je tourne en rond , mes affaires trainent comme mes projets .Quoi faire , quoi penser , quand l'être aimé n'est pas toujours au rendez-vous , occupé  me dit-il , j'essaie de le persuader de l'entretien de l'amour , c'est tous les jours mais pas de temps en temps , on est loin l'un de l'autre mais il faut faire comme si on vivait à deux , partager sa vie , son quotidien , ses peines et ses joies ...Comment faire , comment faire , avez-vous une idée ? Est-ce que l'amour peut vaincre la distance ? Faut-il attendre ?Faut-il prendre une résolution plus concréte?Je l'aime mais j'ai mal , ai-je raison de toujours réclamer sa présence ?Il dit m'aimer , je le crois mais pourquoi je me sens mal, pourquoi des fois je doute , vais-je un jour ,enfin , partager sa vie ?Ai-je raison d'y croire ? Dois-je réfléchir plus raisonnablement et voir ce qui est possible ,réalisable au lieu de rêver ?

Je m'en remets à vous , si vous avez des exemples de couples similaires qui vivent séparés , croyez-vous que l'amour pourra les tenir soudés?Comment ? Moi je perds pied...et je ne sais plus où j'en suis...

 

Dans le noir...

Je pleure et je bois

de haine et de gloire ,

l'espoir perdu des miens.